J’agrège ici 3 courts articles de mon blog ibrida folia, qui parlent du pourquoi je crée ce que je crée, comment, et (avec) quoi. Des petits billets spontanés et sans prétention, juste pour le plaisir de partager…
POURQUOI : CONTRIBUER AU RÉCIT
J’aimerais que mon art alimente un nouveau récit de société, le récit d’un monde plus relationnel, plus attentif aux êtres vivants, plus harmonieux.
J’aimerais contribuer à préciser ce récit car aujourd’hui, je trouve qu’il manque de mots et de visuels. Autant le récit techniciste, rationnel, performatif (qui atteint aujourd’hui ses limites) est assez clair dans les esprits – même s’il est toujours possible de débattre sur les mots – autant le « nouveau » récit auquel aspirent nombre d’entre nous me semble difficile à qualifier et à se représenter.
Il existe un récit alternatif, celui de la relocalisation, de la sobriété, de la décroissance, de la coopération. Est-il complet ? Est-il en l’état désirable ? Est-il suffisamment clair ?
Il me semble qu’il y manque deux éléments cruciaux :
- à quoi ressemble ce monde concrètement ? quels paysages ? quels habitats ? quelles activités ?
- qu’y devenons-nous en tant qu’êtres humains ? En tant qu’êtres vivants ? Quelles relations y entretient-on avec les autres vivants ?
Je m’attache à représenter des équilibres entre humains et non-humains, parce qu’il me semble que c’est là tout l’enjeu : trouver une forme de réciprocité et d’harmonie avec la nature. Pas une « harmonie » au sens naïf du terme, état stable où rien ne se passe et où tout est calme. « Harmonie » au sens où chaque être peut trouver une place.
COMMENT : ÉCOUTER, RESSENTIR, LAISSER ÉMERGER
Lorsque je m’assois en forêt et que j’écoute, j’entends des sons à l’extérieur, des mouvements animaux et végétaux. J’entends aussi à l’intérieur. Des pensées, des idées, des sensations. Lorsque je dessine un arbre, un visage, une bulle, un nuage, je poursuis l’écoute, je m’y reconnecte. À travers le geste de la main, la pause de l’œil, la respiration, c’est comme si j’ancrais (encrais) l’écoute de la nature autour de moi et de la nature en moi. Je tâtonne dans cette expérience, je cherche, je la vis et j’essaie d’y poser des mots…
QUOI : PEU DE MATÉRIEL, OUVRANT À L’ITINÉRANCE
Pour deux raisons, pratiquer un art écologique signifie pour moi « pouvoir créer partout » :
- La première raison, c’est la recherche de matériaux et d’outils peu impactants sur l’environnement. Assez naturellement, j’ai réduit la quantité de matériel utilisé et cherché à « faire beau avec peu ». Mon matériel est devenu facilement transportable, et je peux créer dans mon atelier bien sûr, mais aussi en itinérance.
- La seconde raison, c’est justement le sens que je trouve à créer « in situ ». Pour créer en forêt, au parc, en bord de rivière, il est plus aisé (et donc moins décourageant) d’avoir à n’emporter que deux petites trousses et un support…
Aujourd’hui, mon matériel se réduit à quelques craies à la cire, quelques crayons de couleurs, des encres aquarelles (ou une palette d’aquarelle de voyage pour l’extérieur), un petit pot d’eau, quelques pinceaux (un seul si je sors), éventuellement une plume, un crayon à papier, un crayon-gomme, mon support de création (papier ou carton), une pochette cartonné de rangement et support 🙂
Pour soutenir le projet, il y a la boutique en ligne : ibridafolia.redbubble.com
Merci !