Le « nouveau papa » est un papa relationnel !

J’écoutais hier l’épisode de Grand bien vous fasse ! (Ali Rebeihi sur France Inter) intitulé : Qu’est-ce que l’instinct paternel ?

Je ne peux m’empêcher de vous partager mon enthousiasme, car j’y apprends que les papas d’aujourd’hui sont… relationnels !!

Invitée de l’émission, Christine Castelain-Meunier (autrice de L’instinct paternel, plaidoyer en faveur des nouveaux pères), constate que les « nouveaux pères » sont guidés dans leur paternité non par des codes à suivre ou des rôles à jouer, comme cela pouvait être le cas par le passé (Cf. la figure du « pater familias »), mais par le concret de ce qui se passe dans la relation à leur enfant.

Dès lors qu’il y a de la place pour cette relation, et la confiance faite au père dans sa capacité à faire et à être, comme la mère, ce qu’il y a de mieux pour son enfant (versus s’effrayer qu’il le fasse tomber quand il le prend dans ses bras…), le père tisse le lien avec son enfant mot après mot, geste après geste, regard après regard…

Quel espoir et quel soutien pour tous les pères, toutes les mères, toutes les familles, et pour la société toute entière, que d’entendre cela ! Il me semble que cela ouvre des portes à l’écoute, à l’attention, à l’équité, pour tou.te.s.

« J’ai l’impression que l’on est passé d’une paternité que j’appelle ‘institutionnelle’, c’est-à-dire définie par des rôles, des places, qui étaient inscrits dans la représentation de la famille, à une paternité relationnelle, impliquée, c’est-à-dire que c’est le lien qui va faire la paternité. Pour moi, c’est ça qui va définir aussi cet instinct paternel, c’est l’envie, qui va venir ou qui existe, le désir qu’a l’homme de transmettre la force de vie à un enfant par le lien, par l’amour, par le soin, et d’inscrire son enfant dans l’histoire de l’humanité. On est en train de vivre une période de transition et de sortir de cette conception de la paternité qui renvoyait uniquement à la représentation de la filiation par le nom, par la loi, par l’autorité, et on va vers quelque chose de plus ouvert et de plus humain. Pour moi, il y a une humanisation du masculin à travers cette paternité relationnelle impliquée, même si elle est encore très empêchée. »

Christine Castelain-Meunier

Je retiens également le témoignage d’Alexandre Lacroix (philosophe, écrivain, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine), père de cinq enfants, qui a écrit La naissance d’un Père, autobiographie de sa vie de père, constatant que les romanciers n’incluent jamais ni leurs enfants, ni leur expérience de père dans leurs écrits 😳. Or, la vie de famille peut être romanesque, elle est semée de combats héroïques, de prouesses physiques et d’obstacles insurmontables !

Son propos sur l’importance de la présence auprès de l’enfant me touche particulièrement. Il nous apprend que les enfants français sont particulièrement doués pour le langage, si cher à nos yeux à nous français.e.s, alors que beaucoup de choses dont l’enfant (et le parent) a besoin se passent « en-dessous du langage » : dans les gestes, dans le contact de la peau, dans le regard.

Regardons-nous (suffisamment) nos enfants droit dans les yeux ? Longtemps, sans les détourner parce que le four ou le téléphone sonne ? Voilà, il me semble, une bien belle piste d’attention et de présence à explorer…

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