Comment incarner l’écoute de soi, de l’autre et du monde ?

Qu’est-ce qu’ « écouter », au juste ? Qu’est-ce que cela produit ? Comment fait-on concrètement ? Il est bien beau de vouloir se lancer dans l’incarnation du «grand récit de l’écoute de soi, de l’autre et du monde», mais comment s’y prendre ? Voici des éléments accessibles qui vous permettront de répondre à ces questions…

Ecouter : ce que c’est… ce que ce n’est pas, et comment l’incarner concrètement

L’écoute est un chemin, un processus, une discipline aussi. C’est une posture dans le sens d’une façon de se positionner vis-à-vis de soi, des autres et du monde. C’est une façon particulière de rentrer en relation : celle de « l’attention portée à », de la curiosité sincère et active pour ce qui est en train de se passer.

Tous, nous percevons ce qui se passe en nous et ce qui nous entoure. Nous entendons, nous ressentons, nous voyons… mais sommes-nous bien attentifs à tout cela ? Sommes-nous ouverts à ce que tout cela veut dire pour nous et pour les autres ? Sommes-nous désireux de « bien comprendre » ? Relativement peu. Trop peu.

Écouter, être ouvert et attentif à ce qui se passe en soi et autour de soi, cela s’apprend, cela se pratique, et cela constitue un puissant levier de changement.

Pour incarner l’écoute, on peut commencer par soi-même. Se demander régulièrement ce qui se passe à l’intérieur, ici et maintenant, se demander ce qui est en train de se passer quand on s’exprime ou qu’on agit. On se demande, à la maison, au travail, dans ses loisirs : « Qu’est-ce que je suis en train de faire quand je fais ça ? Quelle est mon action sur le monde ? » On ne porte pas de jugement, on se contente de constater, d’observer ce qui se passe en nous, comme si l’on était un observateur extérieur et bienveillant. Ça s’appelle la réflexivité, la méditation, la pleine conscience, prendre du recul ou de la hauteur…

Ensuite, on peut décider d’écouter plus et mieux ses proches, ceux qui nous entourent déjà, qui sont là et parfois n’attendent que ça, qu’on les écoute. On essaye de moins « prêter des intentions » et plus « prêter attention ». On peut leur dire notre démarche et solliciter leur aide. « Comment aimerais-tu que je t’écoute ? » On y réfléchit ensemble. On constate qu’écouter est une démarche active, mais très silencieuse. On se rend compte qu’écouter nécessite souvent de se taire, de ne pas intervenir, d’être présent, physiquement et mentalement, mais sans interférer, sans donner son avis, sans porter de jugement (même positif), ni même donner un conseil ou dire quelle est sa propre expérience en la matière. On se rend compte qu’on est plus aidant, et mieux accueilli, quand on accompagne l’autre à trouver ses solutions plutôt qu’en les trouvant pour lui, et que dans la plupart des cas il n’est même pas besoin de trouver de solution, mais simplement d’exprimer un état, une émotion, un ressenti, qui s’envolent dès lors qu’ils ont trouvé leur place dans l’espace de parole, et une oreille attentive.

On porte cette attention à soi et aux autres êtres humains, et puis aussi à tous les êtres et systèmes vivants qui nous entourent et dans lesquels on évolue. On se met à la place de l’autre, que cet « autre » soit une personne, un animal, un végétal, une clairière ou une forêt. On se met à la place de l’autre et on se demande avec sincérité ce que cela peut faire. On se met dans la posture de « prendre soin de », dans une démarche d’empathie.

Vous l’avez compris, pour faire de l’écoute un mode de vie, pour contribuer activement à la révolution relationnelle, on commence petit, on avance étape par étape, on se questionne sur ce que cela fait changer, sur ce que cela nous fait, et petit à petit on développe cette posture et elle fait son chemin dans notre façon de vivre. Parfois, on régresse, on se heurte à soi, à l’autre, aux réalités du monde dans lequel on vit, on doute, on veut renoncer, on se dit que tous ces efforts n’en valent pas la peine, mais on relativise, on constate que ce changement de posture nous a fait évoluer, que tout autour de nous a l’air plus apaisé, plus juste. Alors on remonte en selle et on s’y remet. On se forme, on pratique, on lit des livres, on en parle autour de soi.

On diffuse, on fait part de ses avancées, on surpasse la crainte de paraître idiot ou niais, on se sort de la tête que l’écoute est une compétence purement féminine ou réservée aux spécialistes, et on exprime que l’écoute change les choses, on suggère de s’y mettre comme un défi.

« Écoute-moi si tu peux ! »

On partage, on se fait des retours d’expériences, on échange ensemble sur cet état d’esprit qui fait bouger les choses de façon diffuse parfois, de façon nette d’autres fois. On ne garde pas ça pour soi, on se renforce dans l’idée que oui, ça fait évoluer le monde.

Petit à petit, on agit, on repense nos modes de vies, nos systèmes et nos actes avec cette nouvelle clé de lecture. Tout ce qu’on écoute, tout ce à quoi on est attentif, ouvre des portes à l’action. Cela donne des idées, des envies, cela créé spontanément des projets. Cela donne du sens, cela réoriente ce qui n’allait pas. On s’y lance, seul ou à plusieurs, qu’il s’agisse de recherche, de développement de nouvelles activités, d’agriculture, d’alimentation, d’écriture, d’art, de pédagogie, de politique… on bâtit peu à peu un monde pluriel où une conscience joyeuse guide nos actes, où l’on avance avec l’incertitude de savoir où on va, mais avec la certitude qu’on est sur le bon chemin, un monde où la différence et le désaccord conduisent au mieux à l’émergence de richesses insoupçonnées (matérielles, relationnelles, spirituelles, naturelles…), c’est-à-dire à la recherche créative de nouvelles solutions, au pire sur l’accord, ok !, que nous ne sommes pas d’accord, et chacun poursuit son chemin.

Et toujours on pratique, on s’entraîne, on laisse l’écoute se propager dans toutes les sphères de nos activités et de nos sociétés. Et on se félicite de toutes les belles réussites que cela nous a apporté et auxquelles on a contribué.

Tout cela vous paraît absurde ? Naïf ? Vous hérisse le poil ou vous interpelle ? Que se passe-t-il en vous à cette lecture, tout de suite, maintenant ? N’est-ce pas intéressant de prendre le temps de cette écoute ?

Ecouter produit des choses formidables

S’écouter soi-même conduit à :

  • Donner du sens à sa vie
  • Opérer une transition
  • Identifier ses aspirations, besoins et désirs
  • Imaginer et mettre en œuvre des projets
  • Identifier et développer ses potentiels
  • Gérer ses émotions et son stress
  • Ralentir et profiter de ce que l’on possède déjà
  • Trouver son équilibre entre matérialisme et sobriété
  • Prendre soin de son corps
  • Être en paix avec son alimentation
  • Connaître ses particularités physiques, biologiques, psychiques
  • Respecter son rythme biologique
  • Être bienveillant envers soi-même
  • Prendre sereinement une décision importante
  • Se connecter à son intuition pour faire les bons choix
  • Se sécuriser et se renforcer intérieurement Surmonter une épreuve

Écouter l’autre conduit à :

  • Mieux communiquer
  • Coopérer
  • Négocier en dehors du rapport de force
  • Mieux manager
  • Susciter la motivation et l’enthousiasme
  • Partager des valeurs
  • Renouer et apaiser des relations
  • Opérer une transition d’organisation, d’entreprise, de filière ou de territoire
  • Développer de nouvelles formes d’entreprises (entreprises libérées, apprenantes)
  • Soutenir, venir en aide, faire preuve de solidarité
  • Eviter les malentendus
  • Résoudre les conflits
  • S’épanouir dans son couple
  • Accompagner le développement de ses enfants
  • Accompagner le changement
  • Gagner du temps !

Écouter le monde et la nature conduit à :

  • Comprendre le monde dans sa diversité et sa complexité
  • Apprendre et enrichir sa connaissance
  • Être acteur des enjeux écologiques et sociaux
  • Participer au bien-être de la nature
  • Se sentir appartenir à son environnement de vie
  • Se ressourcer et (re)trouver l’énergie
  • S’apaiser
  • Développer sa spiritualité
  • Identifier sa place dans le monde
  • Renforcer sa capacité de concentration
  • Créer et innover
  • Proposer des biens et services en phase avec les évolutions du monde

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